Ce projet repose sur un parti pris fondamental : favoriser le contraste sans ne jamais favoriser la rupture.
En effet, le contraste est ici multiple, et si le projet semble s'imposer dans son contexte comme un monolithe blanc immaculé, il est en réalité le lieu d'une transition marquée entre le "dedans" et le "dehors". Vu depuis le jardin, l'édifice affiche une géométrie pure, simple et radicale, "minimaliste" en un mot. Néanmoins, à l'image du corps humain, cette enveloppe n'est que l'épiderme du projet. L'intérieur est à ce titre bien différent de ce que l'on observe à l'extérieur, donnant au béton l'opportunité de s'exprimer pleinement, dans toute sa variété, dans toutes ses nuances, tantôt lisse et brillant, tantôt organique et plein d'aspérités.
Le portique en béton (abritant et liant les différents éléments constituant le programme) et la terrasse en saillie matérialisent un plateau, une scène (au sens théâtral du terme) dont le sens de lecture est double : une scène à travers laquelle on peut apprécier un paysage verdoyant, comme l'on admire une toile romantique par exemple, mais également une scène sur laquelle s'expose la vie quotidienne de ses usagers, sans artifice aucun.
La transparence de l'architecture vient abolir les frontières traditionnelles entre l'intérieur et l'extérieur. Cette volonté de s'affranchir des notions de limite est accentuée par deux éléments forts : les différents patios venant garantir une luminosité optimale dans les espaces à vivre, et l'inscription particulière de la piscine, littéralement encastrée dans le bâtiment. Dès lors, elle semble trouver sa source au coeur du séjour, se retrouve canalisée dans un volume en béton émergeant du sol, pour enfin venir se déverser dans le jardin, comme une cascade.