Convertir l'espace carcéral en espace spirituel, faire d'une ancienne prison un lieu propice à l'évasion, tel est le défi relevé dans ce projet de rénovation. Monument d'architecture prussienne, l'ancienne prison de Sélestat est aujourd'hui un havre de paix.

Les notions d'enfermement, d'isolement et de cloisonnement sont abolies : chaque passage devient le cadre d'un tableau et chaque cellule devient une scène picturale - ici un clin d'oeil aux natures mortes flamandes, là un hommage au bleu monochrome d'Yves Klein. Les espaces communiquent en permanence, générant chacun leurs atmosphères propres. Grâce aux percées murales, à la création de la nef centrale et au maintien volontaire d'une symétrie rigoureuse, la prison devient un lieu dans lequel on circule librement, dans lequel on peut voir d'une cellule à une autre, sans obstacle physique, guidé par une lumière, une couleur ou une matière.  

Note : Le projet a été mené en étroite collaboration avec notre ami, le regretté Philippe Landri, disparu tragiquement cet hiver 2015. Sans son implication, son énergie et son esprit raffiné, le projet ne serait sans doute jamais parvenu à un tel niveau de délicatesse et de profondeur.